BIMAE

Aujourd’hui, dans les grands projets d’urbanisme, l’étude acoustique est normative. Elle cherche à traiter les sources de nuisances sonores de manière indépendante les unes des autres, sans avoir une compréhension globale d’un paysage sonore, par essence variable selon les heures et les usages.

Le BIM acoustique environnemental – BIMAE vise à répondre à cette problématique en modélisant le paysage acoustique en l’état futur d’achèvement d’un projet dès la phase conception jusqu’au rendu. En agrégeant toutes les informations de pollutions, des bruits des transports aux activités humaines au cours d’une journée, il permet ainsi de dimensionner les protections acoustiques dans les dispositions architecturales par rapport aux besoins du projet.

La législation acoustique en matière environnementale a profondément façonné les méthodologies et outils de la profession

En effet, la norme fixe des critères de protection contre les nuisances différents selon les sources de bruits observées (voies de transports, bruits des activités humaines et de voisinages ou bruits de chantier). Afin de répondre à ces critères, la profession s’est donc majoritairement orientée vers des solutions de protection contre les nuisances, prises de manière individuelle et sur la base de mesures acoustiques d’observation. Par conséquent, comme cette méthode ne permet pas de prévoir les niveaux sonores d’un urbanisme en l’état futur d’achèvement, les acousticiens sont contraints de dimensionner des protections acoustiques maximalistes très engageantes sur le plan architectural pour se prémunir des nuisances.

Législation française

• Bruit des infrastructures terrestres : décret 95-22 du 9 janvier 1955 relatif à la limitation du bruit des aménagements et infrastructures des transports terrestres. Ils ne doivent pas excéder un certain niveau de bruit observé à l’intérieur des logements.

• Pour le bruit des activités humaines, la loi-cadre sur le bruit de 1992 et ses décrets d’application, l’acousticien veille à ce qu’un critère de non-émergence soit vérifié fixé à partir de la demi-heure la plus calme observée de jour et de nuit

• Pour les bruits de chantiers, la loi-cadre sur le bruit de 1992 et ses arrêtés d’application des municipalités, la maîtrise d’ouvrage a une obligation de moyens afin de limiter l’émergence sonore des bruits liés aux chantiers.

Si cette approche normative est nécessaire pour ne pas reproduire les niveaux de pollutions sonores atteints dans les années 70-80 néfastes pour la santé, elle est insuffisante quand il s’agit de réfléchir à la cohérence acoustique d’un urbanisme et de correspondre aux attentes et besoins des usagers.

Bien loin d’être seulement une ingénierie de protection contre les nuisances, l’acoustique participe à la cohérence d’un urbanisme. Cette ingénierie constitue un réel outil de réflexion sur la création d’un paysage sonore harmonieux quand elle est intégrée dès les premières phases des projets. Néanmoins, encore faut-il que ses techniques et méthodes puissent prévoir un paysage sonore en l’état futur d’achèvement et que ses outils puissent garantir une collaboration réussie avec les architectes et urbanistes.

Notre solution : le BIM acoustique environnemental – BIMAE®

Le BIM acoustique environnemental est un logiciel de modélisation 4D temporelle d’un paysage sonore actuel ou en l’état futur d’achèvement. Il permet de visualiser, en dynamique, l’évolution sonore d’un urbanisme au fil de la journée. En fonction des données urbaines du bâti et usages des bâtiments ainsi que de la topographie de l’urbanisme, le BIMAE agrège les différentes émissions sonores possibles au cours d’une journée pour simuler le paysage acoustique type. Les informations sur les différentes émissions sonores reposent sur :

• Des mesures acoustiques sur site

• Une approche statistique, l’Urbanistic Noise Map®. En effet, afin de consolider nos résultats de mesures acoustiques et ainsi être moins dépendant de la variabilité intrinsèque d’un paysage sonore, nous recoupons nos observations avec notre base de données.

• Des informations permettant de prendre en compte la variabilité du paysage sonore, en tenant compte des différentes sources de bruits, à savoir :
  • Le niveau sonore horaire des voies de transports adjacentes en fonction de leur classement et de leurs trafics ;
  • Le niveau sonore des activités humaines à proximité, à partir de la densité de personnes prévue au m2 selon le type d’activité et l’horaire d’occupations des espaces.

Urbanistic Noise Map®

L’Urbanistic Noise Map est un projet développé dans le cadre d’un contrat de recherche ADEME. Il vise à établir une corrélation entre les différents types d’urbanisme et le niveau de bruit, afin d’être moins dépendant des mesures ponctuelles dans la définition des critères de niveaux sonores maximum admissibles de jour et de nuit. Cet outil, que nous mettons constamment à jour, repose sur des milliers de jours de mesures portant sur des milliers de configurations urbaines rencontrées. L’urbanisme est d’abord identifié selon la densité du tissu urbain, sa proximité avec la voie de transport et le type de voie (de l’autoroute au chemin vicinal).

À la suite de ces campagnes de mesures et d’identification des différents types d’urbanisme nous avons établi une corrélation entre les différents urbanismes et les critères de niveaux sonores maximum admissibles de jour et de nuit attendus. Dès lors, nous établissons un classement acoustique de zone déterminant, grâce à notre approche statistique, les critères de niveaux sonores maximums admissibles de jour et de nuit. En consolidant nos mesures avec notre approche statistique, nous réduisons ainsi les risques de dépendance à la variabilité intrinsèque d’un paysage sonore.