Les changements climatiques nous poussent à opérer de profondes transformations sur le bâti et sa décarbonation est devenue un des objectifs prioritaires. Or, les filières sèches apparaissent comme des solutions efficaces pour y parvenir. Néanmoins la redécouverte de ces filières s’accompagne rarement d’un savoir-faire acoustique, pourtant essentiel à la garantie d’un bâtiment éco-responsable. Pire, la non-maîtrise des performances acoustiques des filières sèches peut compromettre toute cette recherche de décarbonation et de durabilité du bâti futur.
Que sont les filières sèches ?
Les filières sèches représentent tous les éléments de construction issus de l’assemblage de matériaux tels que les plaques de plâtre, d’acier ou de bois assemblées à travers des systèmes d’ossatures et de structures avec éventuellement en intercalaire des isolants thermo-acoustiques. En raison de la crise climatique, ces filières sont redécouvertes. Elles apparaissent, en effet, comme des alternatives intéressantes aux systèmes constructifs gros-œuvre béton-maçonnerie. Plus respectueuses de l’environnement, les filières sèches sont également plus légères et plus rapide à la mise en œuvre.
La non-maîtrise des performances acoustiques des filières sèches remet en cause la notion même d’éco-bâtiment
Néanmoins, l’engouement autour des filières sèches s’accompagne rarement d’une réflexion approfondie sur ce que leurs utilisations impliquent sur le processus de conception-construction. Or, le manque d’expérience des intervenants conduit à des erreurs d’appréciation en matière de performance acoustique. Tout d’abord, les performances acoustiques des parois équipées de raidisseurs sont mal maîtrisées. D’autre part, les procès-verbaux d’essais en laboratoire prennent rarement en compte les réalités chantier de détails d’assemblage de ces ouvrages, pourtant déterminant dans leurs performances acoustiques. Ainsi, le montage à sec des parois entre elles provoque des trous et donc des fuites dans la potentielle future isolation phonique. Enfin, les effets mécaniques sous efforts ou liés aux effets de dilatation des filières sèches sont rarement intégrés et prévus. Par conséquent, les étanchéités à l’air (et donc acoustique) sont mises régulièrement en péril.
L’absence de prise en compte des performances acoustiques des filières sèches dès la conception, conduit non seulement à un risque de nuisances mais peut également remettre en cause l’objectif initial de décarbonation du bâti. Quand les matériaux ne sont pas maîtrisés, les entreprises ont régulièrement recours à des solutions surdimensionnées en superposant par exemple les couches de plaques sur chantier pour s’assurer tant bien que mal de l’isolation phonique. Cependant, il arrive que ces solutions précaires ne suffisent pas et que les entreprises aient recours in fine au béton afin de maîtriser les isolations. Non seulement, l’objectif de décarbonation n’est pas tenu, mais des ressources ont été gaspillées et le coût a largement augmenté.
Notre savoir-faire intègre les performances acoustiques des filières sèches dès la conception
Le cabinet d’ingénierie acoustique Planète Acoustique justifie d’une longue expérience dans la maîtrise des filières sèches. Tout d’abord, notre savoir-faire en filières sèches provient des 40 années d’expériences dans les études acoustiques d’équipements culturels. Depuis 40 ans, nous travaillons sur ces filières sèches pour qu’elles satisfassent non seulement les exigences acoustiques règlementaires mais surtout celles des usages.
Ces équipements nous ont conduits à enrichir nos outils et méthodologie chantier afin de maîtriser les performances acoustiques des matériaux, notamment grâce au développement de notre laboratoire acoustique virtuel. Ce dernier intègre toutes les dimensions acoustiques nécessaires à une prévision fiable et observable de ses performances à l’état final d’installation. Par ailleurs, nos recherches permanentes de hautes performances acoustiques nous ont conduits à développer des assemblages de filières sèches afin d’en optimiser leurs usages en fonction des besoins.
En somme, si les changements climatiques interrogent nos pratiques et poussent le secteur du BTP vers une redéfinition des bâtiments pour qu’ils soient plus éco-responsables et durables, ces changements dans l’utilisation des matériaux doivent également s’accompagner d’une réflexion approfondie dans le processus de conception – construction. C’est pourquoi, en concevant les performances acoustiques des filières sèches dès la phase conception et en accompagnant leurs montages par plan d’assurance qualité (PAQ), nous sommes en mesure de garantir les résultats escomptés des filières sèches. Les défis des changements climatiques nous imposent une grande rigueur et nous obligent à ne pas uniquement nous reposer sur des solutions préconçues. Il est donc primordial de définir précisément les procédés de construction en fonction des matériaux utilisés.